Organiser et maîtriser le risque routier
Le risque routier demeure la première cause de mortalité au travail en France. Près de 500 personnes perdent ainsi la vie chaque année dans un accident se produisant lors d’un trajet domicile-travail ou à l’occasion d’un trajet professionnel.
Prévenir le risque routier est un véritable enjeu économique et social pour toute structure. La réponse à ce constat tient en dix lettres : PRÉVENTION.
Le Plan de prévention du risque routier (PPRR) doit être élaboré sur mesure tenant compte de votre organisation, de vos moyens techniques et du comportement de vos agents.
Quel contexte ?
Quelle réglementation ?
L’employeur doit prendre les mesures de prévention nécessaires pour organiser les déplacements, réduire l’exposition au risque routier, assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs, y compris les temporaires (art. L 4121-1).
L’employeur doit retranscrire les résultats de l’évaluation des risques dans un Document unique (article R4121-1 à R4121-4 du Code du travail). Le risque routier fait partie intégrante des risques professionnels et son évaluation doit être suivie d’un plan d’actions. En cas d'accident, la responsabilité de l'employeur pourra être recherchée au titre de son obligation de sécurité.
Autre outil à disposition de l’employeur : le règlement intérieur. Il fixe les règles dans deux domaines, notamment celui de l’hygiène et de la sécurité. Les sanctions encourues en cas de non-respect doivent y être mentionnées ; elles sont applicables à toutes personnes internes ou externes (art. L 4122-1). Depuis le 1er janvier 2020, l’établissement d’un règlement intérieur est obligatoire dans les entreprises ou établissements employant au moins 50 salariés (article L1311-2 Code du travail) ; il est néanmoins recommandé pour tous.
L’employeur est tenu à une obligation de sécurité vis-à-vis de son salarié. À ce titre, il doit prendre toutes les mesures de prévention nécessaires pour que ce dernier dispose d’un véhicule de service ou de fonction en bon état et régulièrement entretenu. Il a également la charge financière de l’intégralité des frais d’entretien et de maintenance de son parc, que les véhicules soient en propriété ou en location longue durée.
La responsabilité de l'employeur peut être engagée s’il donne directement ou indirectement à un de ses salariés, chargé de la conduite d'un véhicule de transport routier de personnes ou de marchandises, des instructions incompatibles avec le respect des vitesses maximales autorisées (R.121-1), du temps de travail, des durées de conduite, de repos (R. 121-2), ou encore de la réglementation en matière de limites de poids (R. 121-4)
La responsabilité du salarié est toujours recherchée en cas d'infraction au Code de la route. L’article L121-1 du Code de la route précise que "Le conducteur d'un véhicule est responsable pénalement des infractions commises par lui dans la conduite dudit véhicule. Toutefois, lorsque le conducteur a agi en qualité de préposé, le tribunal pourra, compte tenu des circonstances de fait et des conditions de travail de l'intéressé, décider que le paiement des amendes de police prononcées en vertu du présent code sera, en totalité ou en partie, à la charge du commettant si celui-ci a été cité à l'audience".
Retour d'expériences
> Cour d'appel, Bastia, Chambre sociale, 14 Septembre 2016 – n° 15/00315 : évoque le risque routier mais la faute inexcusable n’est pas retenue. La salariée "a commis un défaut de maîtrise, puisqu'elle a omis de modérer sa vitesse compte tenu des obstacles prévisibles de la circulation. Si l'employeur ne justifie pas avoir dispensé à sa salariée d'information ou de formation particulière sur la sécurité routière, ni avoir inséré de disposition particulière relative au risque routier dans le document unique relatif à la prévention des risques, rien n'établit que la mise en œuvre de ces actions aurait permis d'éviter l'accident puisque celui-ci a pour origine un non-respect par Mme L. des règles du Code de la route, qui s'imposent à tous et en toutes circonstances, y compris hors du cadre professionnel."
Nos conseils prévention
Ces règles doivent reprendre les dispositions réglementaires mais également apporter des précisions permettant de s’adapter aux activités et risques de la structure.
L’employeur doit les communiquer auprès de l’ensemble du personnel et des nouveaux arrivants et vérifier leur bonne application.La réussite de la démarche de prévention repose sur l’implication de tous les acteurs (encadrement, représentants du personnel, acteurs de la santé au travail, le personnel, etc.). Pour optimiser la gestion du parc il est recommandé de :
- définir une personne en charge de la gestion du parc et s’assurer qu’elle dispose des compétences et des moyens nécessaires à la bonne exécution de cette mission ;
- planifier l’entretien des véhicules, en adaptant la périodicité ;
- mettre à disposition des salariés un carnet d’observation et d’entretien pour chaque véhicule ;
- prendre en compte les spécificités des véhicules et des conducteurs.
- carnet d’entretien,
- carte d’identité du véhicule,
- fiches de dysfonctionnement,
- logiciel de gestion de parc.
Quel que soit le nombre de véhicules que compte le parc automobile, sa gestion doit être rigoureuse, notamment pour les phases d’entretien. Les avantages sont nombreux : pérenniser leur durée de vie, optimiser leur prix de revente, limiter les coûts directs ou indirects des pannes éventuelles sur l’organisation de l’activité et surtout garantir la sécurité de leurs utilisateurs.
Quelques exemples d’outils et de supports à utiliser :
- règlement intérieur d’utilisation des véhicules,
- procédures internes,
- charte du bon conducteur (engagement du conducteur à respecter les règles définies par l’employeur),
- déclaration sur l’honneur de validité du ou des permis de conduire,
- autorisation de conduite individuelle pour certain type de véhicule,
- ordre de mission,
- carnet de bord avec points de contrôle.
Une conduite responsable et respectueuse a plusieurs intérêts :
- contribuer à une image positive de la structure,
- limiter la consommation d’énergie et les impacts environnementaux,
- renforcer la sécurité des conducteurs,
- maitriser la sinistralité.
Quelques exemples de moyens de supports à utiliser :
- communication via Revue interne, intranet,
- livret d'accueil remis et expliqué à chaque nouveau collaborateur,
- guides de bonnes pratiques,
- réunion de sensibilisation "¼h sécurité",
- sessions de formations,
- journée événementielle, semaine nationale de la sécurité routière.
Pour mesurer l’efficacité du plan d’actions et procéder à son ajustement, il est primordial de :
- mettre à jour le Document unique notamment l’évaluation du risque routier,
- suivre l’évolution de la sinistralité du parc auto,
- analyser les incidents et accidents (analyse des causes, analyse post accident …).
Les outils pour votre démarche prévention du risque routier
SMACL Assurances propose à ses assurés des outils et services adaptés, accessibles sur l’espace assuré smacl.fr dans la rubrique “Ma Prévention“, pour alimenter leur démarche de prévention du risque routier.
Consultez nos supports pratiques de prévention sur la Gestion et l'utilisation des véhicules : carte identité du véhicule, fiche de suivi du véhicule, formulaire utilisation du véhicule, ordre de mission, les essentiels du conducteurs, carnet de bord, fiche constat amiable... Devenez incollable sur ces différents sujets !
Identifier et évaluer les risques :
- découvrez notre progiciel Document unique vous permettant d’évaluer les risques professionnels de vos agents ou salariés et de définir les priorités d’actions de prévention à mener ;
- analysez vos organisations en matière de prévention des risques via l’outil Autodiagnostic des risques et retrouvez des recommandations personnalisées.
Élaborer un plan de prévention et déployer des actions :
- retrouvez sur l’espace assuré divers supports de sensibilisation : fiches prévention, animations vidéo de sensibilisation, guides de bonnes pratiques,
- gérez votre parc auto et retrouvez nos supports pratiques "gestion de parc".
Mesurer l’efficacité et ajuster :
- suivez l’évolution du plan de prévention et son impact sur votre sinistralité. Nous vous proposons, sur demande, la réalisation d’une étude prévention sinistralité.
Pour toute information complémentaire ou accéder à ces services :
connectez-vous à votre espace prévention SMACL Assurances
contactez le pôle prévention
- par e-mail
- par téléphone au 05 49 33 83 10 (prix d'un appel local)