Comment impliquer les citoyens dans le mouvement de solidarité ?
Publiée le 21/04/2020 -
De nombreux acteurs publics et privés s’engagent dans les mouvements de solidarité. Les citoyens sont également appelés, individuellement, à donner de leur temps ou à participer financièrement à la mobilisation nationale.
> Général François Vernoux, ancien permanent de direction du COGIC (Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises) et auteur de "Conduire les opérations communales de sauvegarde" (Territorial Édition).
Léonard de Vinci disait "Ne pas se préparer, c'est déjà gémir", c’est tellement d’actualité.
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La minute web : Les réserves communales de sécurité civile
les citoyens acteurs de leur territoire
Les associations ont compris depuis longtemps l’intérêt de solliciter le grand public pour recevoir des dons et financer ainsi des missions d’intérêt général. Les Restos du cœur, le Téléthon, le Sidaction ont lancé le principe qui s’est développé largement avec les possibilités d’internet et des réseaux sociaux. Pour les collectivités territoriales, il a fallu attendre le décret du 14 décembre 2015 sur les dispositions relatives aux mandats confiés par les collectivités territoriales et leurs établissements publics pour saisir cette opportunité. L’agglomération de Saint-Brieuc est la première collectivité à avoir lancé un prêt participatif pour financer l’installation de panneaux photovoltaïques.
Dès 2016 la plateforme Collecticity propose aux élus et décideurs locaux de financer leurs projets via le principe du crowdfunding, avec une originalité : le financeur peut être rémunéré sur la somme qu’il injecte dans le projet. Depuis, le concept n’est plus perçu comme loufoque. S’il n’est pas encore pleinement entré dans les mœurs, de plus en plus d’élus croient en la démocratie participative, et de plus en plus de citoyens veulent agir et s’investir autrement dans les projets de leur collectivité.
SMACL Assurances est partenaire de "Collecticity, la première plateforme de financement participatif qui permet à des citoyens et entreprises du territoire de participer aux projets des collectivités locales et des autres structures publiques. Les projets peuvent se faire sous forme de dons ou de prêts rémunérés. La plateforme permet aussi de les consulter pour co-construire les projets avec eux". (voir interview de Marc Payan, co-fondateur de Collecticity)
Dès 2016 la plateforme Collecticity propose aux élus et décideurs locaux de financer leurs projets via le principe du crowdfunding, avec une originalité : le financeur peut être rémunéré sur la somme qu’il injecte dans le projet. Depuis, le concept n’est plus perçu comme loufoque. S’il n’est pas encore pleinement entré dans les mœurs, de plus en plus d’élus croient en la démocratie participative, et de plus en plus de citoyens veulent agir et s’investir autrement dans les projets de leur collectivité.
SMACL Assurances est partenaire de "Collecticity, la première plateforme de financement participatif qui permet à des citoyens et entreprises du territoire de participer aux projets des collectivités locales et des autres structures publiques. Les projets peuvent se faire sous forme de dons ou de prêts rémunérés. La plateforme permet aussi de les consulter pour co-construire les projets avec eux". (voir interview de Marc Payan, co-fondateur de Collecticity)
Point de vue des experts
> Général François Vernoux, ancien permanent de direction du COGIC (Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises) et auteur de "Conduire les opérations communales de sauvegarde" (Territorial Édition).
Léonard de Vinci disait "Ne pas se préparer, c'est déjà gémir", c’est tellement d’actualité.
1/ La réserve citoyenne constitue-t-elle une « force de frappe » en période de crise telle que celle que nous vivons ?
Les réserves citoyennes sont issues des réserves communales de sécurité civile. Au lendemain des attentats de 2015, des municipalités ont élargi le périmètre d’action et les ont baptisées autrement. Quel que soit le nom qui est attribué à ces réserves, leurs missions sont semblables : entraide et solidarité comme accompagnement des sinistrés, balisage de sécurité, organisation de l’évacuation des populations fragiles, … Ces missions ne sont pas toutes utiles en cas de confinement. Pour autant, les maires disposent d’un groupe de citoyens identifiés, volontaires, qui connaissent parfaitement la commune et qui ont l’habitude d’agir ensemble. Les actions les plus souvent répertoriées lors de la crise actuelle sont : appels réguliers aux personnes fragilisées ou portage de repas.
2/ Les réserves démontrent-elles leur efficacité ?
Oui car encore une fois, il s’agit de citoyens bénévolement engagés pour l’intérêt général. C’est pour cela que les réserves sont inscrites dans les plans communaux de sauvegarde. Peu importe la mission dès lors que les bénévoles sont organisés et entraînés, leurs actions sont utiles.
La crise du coronavirus démontre, s'il en était encore besoin, la nécessité de se préparer à la survenance de risque majeur. Si on est entraîné pour faire face à une inondation, à une période de grand froid, à un accident industriel… on est préparé à faire face à une pandémie. Léonard de Vinci disait "Ne pas se préparer, c'est déjà gémir", c’est tellement d’actualité.
La crise du coronavirus démontre, s'il en était encore besoin, la nécessité de se préparer à la survenance de risque majeur. Si on est entraîné pour faire face à une inondation, à une période de grand froid, à un accident industriel… on est préparé à faire face à une pandémie. Léonard de Vinci disait "Ne pas se préparer, c'est déjà gémir", c’est tellement d’actualité.
3/ Mais il n’y a pas toujours de crise à gérer. Comment maintenir le lien au sein de la réserve citoyenne ?
Maintenir le lien est indispensable en effet. Entre deux crises, les citoyens volontaires continuent à participer à la vie de la commune. Ils peuvent aussi être sollicités pour former le grand public ou les écoles aux gestes qui sauvent. Ils peuvent réaliser des campagnes de sensibilisation de la population voire même construire des ouvrages de protections des biens et des personnes contre les risques répertoriés. Autre exemple, un maire a confié à sa réserve la mémoire historique de la ville, ce qui a permis à ses volontaires bénévoles de bien connaître le patrimoine culturel et naturel du territoire, mais aussi de se pencher sur des catastrophes que la commune a vécues (sécheresse, inondation, séisme…). La mémoire est souvent trop courte dans ces domaines.
4/ L'après confinement sera-t-il propice pour les collectivités à la création de ce type de réserve ?
La réserve citoyenne ou de sécurité civile est une possibilité admirable accordée aux maires mais qu’ils n’utilisent pas pleinement malheureusement. Les nouveaux élus devront s’emparer de ce dossier. À ceux qui prétendent que la commune ne présente pas de risques, je rappellerais volontiers qu’à Barcelonnette, personne ne pensait pouvoir se prendre un avion sur la tête parce qu’un pilote dépressif voulait s’écraser sur le village de son enfance. Aujourd’hui la pandémie devrait les convaincre.
Une commune de 800 habitants peut se satisfaire d’une réserve de deux personnes, c’est selon les moyens et les besoins. Formaliser sa réserve par écrit c’est contractualiser une relation qui permet aux bénévoles et à la collectivité d’être couverts en cas de dommages ou d’accidents.
Une commune de 800 habitants peut se satisfaire d’une réserve de deux personnes, c’est selon les moyens et les besoins. Formaliser sa réserve par écrit c’est contractualiser une relation qui permet aux bénévoles et à la collectivité d’être couverts en cas de dommages ou d’accidents.
> Brigitte Baguier, présidente du Panier de Dam’Goële
Poursuivre notre activité et permettre ainsi aux producteurs locaux d’écouler leur stock est notre contribution solidaire.
1/ Comment fonctionne votre association en temps ordinaire ?
Notre association est une AMAP (association pour le maintien d’une culture paysanne), elle rassemble des consommateurs qui souhaitent soutenir selon des modalités diverses une agriculture paysanne de proximité socialement équitable et écologiquement saine. Les 60 adhérents vivent à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) et dans les environs, nous avons une dizaine d’années d’existence.
En temps ordinaire, toutes les deux semaines, les producteurs locaux livrent leurs produits dans une salle mise à disposition par la ville.
En temps ordinaire, toutes les deux semaines, les producteurs locaux livrent leurs produits dans une salle mise à disposition par la ville.
2/ Quelles mesures étaient nécessaires pour poursuivre votre activité ?
La ville a fermé les salles municipales. Dans le même temps la préfecture a autorisé la poursuite d’activité des AMAP. Nous avons donc transféré notre activité à mon domicile sous forme de "drive". Les producteurs livrent chez moi, nous préparons les paniers et distribuons à deux, en respectant les gestes barrière : l’une ouvre et ferme le coffre, la seconde pose le panier et récupère le précédent.
3/ Avez-vous l’impression de participer au mouvement de solidarité nationale ?
La ville est entourée de grandes surfaces, nos adhérents sont attachés au fait de pouvoir acheter des produits locaux et bio. Ils s’arrangent entre eux pour porter les paniers des plus âgés. En temps ordinaire, les paniers commandés qui ne sont pas récupérés sont partagés. Nous avons décidé d’amener ces paniers à l’épicerie sociale de la Croix Rouge locale, mais cela ne s’est pas présenté encore. Notre contribution est surtout en direction de notre réseau de producteurs qui a besoin d’écouler ses produits.
> Marc Payan, co-fondateur de Collecticity
Les enjeux territoriaux et de transition nécessitent un engagement massif des citoyens.
1/ Comment participez-vous à la mobilisation nationale ?
Une dizaine de jours avant le confinement, nous avons été contactés par un directeur du centre hospitalier de Moulins-Yzeure qui réfléchissait, indépendamment de la crise, à de nouvelles formes de financement du secteur hospitalier. La pandémie s’est développée alors que nous étudions les possibilités de répondre à sa demande. Il nous est donc paru comme naturel et essentiel de donner une envergure plus large à ce type de besoins.
Les établissements de santé et collectivités font face à un défi historique avec des moyens limités. Nous avons sollicité nos partenaires, notamment SMACL Assurances et la MNT, pour qu’ensemble nous nous engagions aux côtés des collectivités et établissements de santé dans leur lutte contre l’épidémie en organisant et en soutenant des collectes de dons défiscalisables.
Cette action de solidarité menée avec nos partenaires se traduit pour notre plateforme par un travail bénévole et une commission ramenée à 1,5 % pour tenir compte de frais fixes incompressibles des projets.
Les établissements de santé et collectivités font face à un défi historique avec des moyens limités. Nous avons sollicité nos partenaires, notamment SMACL Assurances et la MNT, pour qu’ensemble nous nous engagions aux côtés des collectivités et établissements de santé dans leur lutte contre l’épidémie en organisant et en soutenant des collectes de dons défiscalisables.
Cette action de solidarité menée avec nos partenaires se traduit pour notre plateforme par un travail bénévole et une commission ramenée à 1,5 % pour tenir compte de frais fixes incompressibles des projets.
2/ Quels sont les projets soutenus ?
Trois premiers projets sont en ligne :
- Le Centre Hospitalier de Moulins-Yzeure qui nous avait contactés avant le confinement. Son objectif est de cofinancer des dépenses exceptionnelles générées par la crise sanitaire Covid-19, mais aussi d’améliorer les conditions de travail des soignants et d'hospitalisation des patients.
- L’Agglomération de Saint-Dié-des-Vosges pour l’achat de kits de protection pour le personnel soignant de son territoire.
- Un député a initié une collecte avec un groupement de quatre communautés de communes et deux villes de Meurthe-et-Moselle, pour le compte de 16 hôpitaux et EHPAD.
Leurs projets sont consultables sur : https://www.collecticity.fr/ étant précisé que seule la communication du projet de l'Agglomération a débuté. D'autres projets sont en pré-lancement dans les Hauts-de-Seine, la Nièvre, les Vosges et l'Aveyron.
3/ Le financement participatif va remplacer le bénévolat selon vous ?
Nous constatons comme beaucoup que les enjeux territoriaux et de transition nécessitent un engagement massif des citoyens qui fait souvent défaut. Y contribuer concrètement via le "civic crowdfunding" est une nouvelle forme d’investissement personnel, pour engager plus largement, ce qui correspond sans doute à une évolution de l’engagement citoyen.
Collecticity est la première plateforme de financement participatif qui permet à des citoyens et entreprises du territoire de participer aux projets des collectivités locales et des autres structures publiques. Les projets peuvent se faire sous forme de dons ou de prêts rémunérés. La plateforme permet aussi de les consulter pour co-construire les projets avec eux.
Collecticity est la première plateforme de financement participatif qui permet à des citoyens et entreprises du territoire de participer aux projets des collectivités locales et des autres structures publiques. Les projets peuvent se faire sous forme de dons ou de prêts rémunérés. La plateforme permet aussi de les consulter pour co-construire les projets avec eux.
La boîte à outils
> Le retour d'expérience de la ville de Nancy à propos de sa réserve citoyenne
> Retrouvez l'interview du Général Vernoux dans la Gazette des communes : "La crise sanitaire démontre l’utilité des plans communaux de sauvegarde"
> Partenaire de SMACL Assurances, l'Institut des risques majeurs de Grenoble a publié un article sur la participation citoyenne dans son magazine Risques Infos : "Risques majeurs : quelles participations civiles et citoyennes ?"
> Revivez la journée technique de l'IRMA "Implication citoyenne en cas de catastrophe : réalités et perspectives pour les collectivités" organisée en juin 2019
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