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Inondations : les maires de l'Hérault partagent leurs expériences

Publiée le 05/10/2015 - 
La question n'est pas de savoir s'il y aura une prochaine inondation mais quand et où !
Alors, comme l'assurance ne peut pas tout, mieux vaut s'y préparer. Avec les maires en première ligne.


Soixante élus locaux et directeurs généraux de service ont  participé le 25 septembre à Montagnac à une rencontre régionale co-animée par SMACL Assurances, l’Association des maires de l’Hérault et la section départementale du syndicat national des directeurs généraux de services (SNDGCT).
Ouverte sur des images spectaculaires de l'Ensigaud furieusement en crue voilà tout juste un an, la rencontre s'est achevée avec une proposition de Christian Bilhac, Président de l'association des maires de l'Hérault : une mutualisation des moyens de "post crise" au niveau des intercommunalités du département.


À Montagnac, l'Ensigaud "en temps normal" et lors des inondations de septembre 2014

À Montagnac, l'Ensigaud "en temps normal" et lors des inondations de septembre 2014

Un maître mot : l'anticipation

Soixante élus locaux et directeurs généraux de service ont participé le 25 septembre à Montagnac à une rencontre régionale Cette matinée d'échanges entendait partager les retours d'expériences pour tenter de faire progresser l'efficacité notamment des Plans communaux de sauvegarde (PCS).  Il est vrai que, comme l'ont rappelé Yann Llopis et Jordan Dartier, respectivement maires de Montagnac et de Vias, "quand survient la catastrophe, il est trop tard pour s'apercevoir que notre PCS n'est pas à jour, que le nom des personnes ressources et leurs téléphones ont changé par exemple".
Et même si les choses se passent rarement comme prévu, "l'anticipation, c'est un gage d'efficacité le moment venu", constate Philippe Nicolle, directeur général des services de Pézenas, malheureusement habitué aux sautes d'humeur de la Peyne et de l'Hérault.
C'est pourquoi le général Vernoux, expert auprès du Haut comité français pour la défense civile (HCFDC), insiste sur la nécessité d'une actualisation a minima biennale et, surtout, sur l'organisation régulière d'exercices qui rendront le plan véritablement opérationnel. D'autant que, note Jacques Faye, responsable du bureau prévention et prospective au ministère de l'Écologie, "dans votre département, la question n'est pas de savoir s'il y aura une inondation mais quand, dans quelle commune et avec quelle intensité!"
Il suffit de voir l'aménagement ancestral de l'Ensigaud dans sa traversée du Montagnac pour constater que le phénomène les pluies Cévenol n'est pas nouveau, même si l'étanchéisation des sols notamment constitue un redoutable accélérateur. Raison de plus pour s'y préparer... avant que ne survienne la crise.

 

"Qui fait quoi, quand, comment et où"

S'il est un point de convergence entre tous les intervenants, c'est bien le niveau de cette préparation : "C'est au maire d'être le chef d'orchestre du PCS, parce qu'il connaît bien son territoire et sa population", insiste Jordan Dartier qui a pris à bras le corps l'actualisation de son plan, fiches pratiques et opérationnelles à l'appui, pour que "le jour J, si le mauvais sort en décide ainsi, comme en septembre dernier, chacun sache qui fait quoi, quand, comment et où".
Christian Bilhac, président de l'association des maires de l'HéraultChristian Bilhac va plus loin : "Au plus fort de la crise, la place du maire n'est pas sur le terrain mais dans son bureau, parce que même si tout est bien organisé, et d'abord dans l'information de la population, il arrivera toujours quelque chose d'imprévu et c'est alors au maire d'être disponible pour veiller au grain et prendre les bonnes décisions quoiqu'il arrive".

 

Se relever du chaos

Puis vient la "post crise", le moment où les eaux boueuses se sont retirées, souvent aussi vite qu'elles sont venues, et où il faut "se relever du chaos".
La solidarité citoyenne est alors toujours "exceptionnelle et réconfortante", souligne Yann Llopis, mais elle ne suffit pas. Il faut des pelleteuses, des camions, des porte-chars... Autant de moyens qui dépassent les capacités communales. Cela aussi, "il nous faut l'organiser en amont", remarque Christian Bilhac qui va saisir ses collègues élus des intercommunalités de l'Hérault pour établir "un plan de mise à disposition sur lequel pourraient compter les maires en difficulté à l'échelle du département".
La proposition a fait l'unanimité, comme la conclusion de cette matinée : "Rien ne sert de nier le risque, et pas seulement climatique, il faut réapprendre à vivre avec, c'est à dire s'y préparer collectivement".

 



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