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Comment protéger les métiers indispensables ?

Publiée le 14/04/2020 - 
Depuis le mardi 17 mars, servir le public prend tout son sens pour des milliers d’agents territoriaux qui s’investissent au quotidien pour répondre aux besoins du plus grand nombre.

Picto vidéo - SMACL Assurances La minute web : les métiers indispensables pendant la crise

 

Picto conseils - SMACL Assurances La gestion des absences des agents territoriaux

Les dispositions issues des notes d’information de la Direction générale de l’administration de la fonction publique (DGAFP), et notamment sa note intitulée "Situation des agents publics, Comparatif public-privé", sont applicables aux agents publics territoriaux (fonctionnaires et contractuels) moyennant les adaptations ci-dessous décrites.
  1. Recours au télétravail
  2. Placement en Autorisation spéciale d'absence
  3. Placement en congé de maladie ordinaire

Les arrêts maladie avec production d'un arrêt de travail par un médecin seront pris en charge par SMACL Assurances dans le respect des dispositions de votre contrat Risques statutaires. Il appartient à la collectivité de tenir un registre à jour de la situation de ces agents.

Vos conseillers SMACL Assurances sont à votre disposition pour répondre à vos questions par e-mail :
Boite e-mail risques statutaires


Bon à savoirBON À SAVOIR
Les agents (IRCANTEC ET CNARCL) peuvent bénéficier gratuitement d'une assistance psychologique s'ils en éprouvent le besoin. Un réseau de 900 professionnels est à leur écoute pour un entretien téléphonique anonyme et confidentiel.

> Renseignements auprès de l’équipe prévention de SMACL Assurances par e-mail :
Boite e-mail prévention santé

> En savoir + sur la prévention des risques statutaires.

Picto interview - SMACL Assurances Point de vue des experts

Photo Benoit Calmels

> Benoît Calmels, délégué général de l’Union nationale des CCAS (UNCCAS)


  Les agents territoriaux sont en veille permanente pour repérer les situations difficiles.


 

Les bénéficiaires habituels sont impactés notamment par la baisse d’activité ; un salaire réduit de 20 %, pour les français en chômage partiel, rend le quotidien encore plus difficile. Mais nous nous attendons à devoir venir en aide à de nouvelles populations : les personnes qui exercent des métiers non déclarés (ménage, petits travaux…) et qui ne bénéficient d’aucune compensation, les jeunes qui vivent de l’économie parallèle, et surtout des patrons de TPE, des artisans ou des restaurateurs qui ont dû cesser leur activité soudainement et disposent pas d’assez de trésorerie.

Dans quelle situation seront-ils à la fin du confinement ? À la suite de la crise financière de 2008, les budgets d’aides facultatives des CCAS ont augmenté jusqu’à 60 % dans certaines communes. Il faut s’attendre au même phénomène pour des populations qui ne sont pas enclines à demander de l’aide. Nous travaillons avec les organisations professionnelles d’une part pour qu’elles soient en alerte pour repérer des situations difficiles et d’autre part pour présenter l’appui social que les CCAS peuvent apporter.
Oui, l’échelon local est le plus efficace pour repérer les situations de détresse. Les aides à domicile sont en veille naturellement, et leur rôle dépasse largement l’aide à la personne ou la préparation des repas. Tout comme les agents de la voirie qui peuvent repérer que des volets ne sont pas ouverts depuis plusieurs jours chez un particulier, les agents qui travaillent dans les écoles qui perçoivent qu’il y a des difficultés dans une famille, les policiers municipaux qui repèrent que des jeunes traînent davantage dans les rues… Ce sont des missions qui ne se décrètent pas, elles font partie du service public.

On a l’habitude de dissocier le sanitaire et le social, pourtant c’est une branche à part entière à laquelle le confinement permet de redonner du sens.
Non, car mon rôle est aujourd’hui de représenter les CCAS auprès des services de l’État et de les alerter sur les difficultés de l’organisation de la solidarité de proximité. En ce moment, nous sommes en relation quotidienne avec la secrétaire d’Etat aux solidarités. Il m’arrive aussi d’être sur le terrain autrement : pour l’anecdote, il y a quelques jours, la présidente de l’UNCCAS m’a appelée car une compagnie aérienne avait un stock de barres de céréales bloqué à l’aéroport de Roissy. Les autorités refusaient qu’il soit apporté aux Restos du cœur, non par zèle mais parce que ce sont les contraintes sanitaires du moment qui l’exigent. En passant 2-3 coups de fil "depuis mon bureau" j’ai pu débloquer la situation et les aliments ont été livrés rapidement.

Photo Cédric Renaud



> Cédric Renaud, président de l’Association nationale des cadres territoriaux de la sécurité (ANCTS) 
 
  Une grande attention est portée aux agents qui sont mobilisés, j’espère que cet engouement perdurera.

 
Pour la police municipale, le mandat 2014-2020 est celui de tous les chamboulements. Nous avons tout vécu : les attentats, la crise des gilets jaunes et maintenant le confinement qui nous amène à devoir faire respecter les mesures les plus restrictives depuis la Seconde Guerre Mondiale.

Je comprends la crainte des soignants ou des caissiers, cette peur d’aller travailler. Le risque est inhérent à notre métier mais le stress est assez inédit, nous sommes face à une menace qui peut toucher tout le monde. Le respect des gestes barrière nous contraint également à une concentration constante, qui peut être source de fatigue.
Il y a 24 000 policiers municipaux en France, soit le quart des effectifs de la police nationale. Pour autant, notre patron est le maire, nous vivons donc des situations très différentes selon les disparités territoriales. Mais d’une façon générale, nous avons des missions qui dépassent la simple sécurité publique car nous sommes associés aux réflexions sur les PCA, les plans de gestion de crise, etc. Je remarque également que les décisions sont prises plus rapidement à l’échelon local, sur certains équipements par exemple. À l’annonce du confinement, nous avons contacté nos conseillers prévention dans nos mairies.
La crise met en exergue les incohérences de l'État vis-à-vis des collectivités territoriale, notamment par rapport aux polices municipales. Par exemple les policiers municipaux volontaires pour être sur le terrain ne peuvent pas bénéficier des solutions de garde d’enfants. Autre exemple nous relevons de la médecine du travail de la Fonction publique territoriale qui ne prévoit pas d’aptitude médicale spécifique pour l'emploi de policier municipal. Cela finit par poser un problème dans les situations où l'État de santé préexistant joue un rôle important, comme en ce moment. Nous réclamons une mise en cohérence de notre statut au regard des contraintes qui sont apparues, notamment durant cette crise.

Aujourd’hui une grande attention est portée aux agents qui sont mobilisés, j’espère que cet engouement perdurera. Il faudra être vigilant sur le contrecoup psychologique au moment du déconfinement. Les français confinés voudront revivre "comme avant" mais je ne sais pas comment nous -soignants, policiers, aides à domicile…-  allons supporter ce retour au quotidien et à ce besoin d’une certaine normalité.

Photo Jack Bernon Havasu


> Jack Bernon, consultant en santé, travail et dialogue social pour Havasu

 
Il y a un fort besoin d’écoute que les managers doivent organiser et faire vivre.



 
La menace de la pandémie de grippe H1N1 en 2009 a été l’occasion pour des spécialistes des conditions de travail, de bâtir des process pour gérer une activité en mode dégradé. L’ANACT avait organisé et filmé des simulations dans un supermarché pour montrer comment une entreprise peut se préparer pour assurer à la fois la continuité de son activité et la préservation de la santé de son personnel en cas de Pandémie grippale. C’était vraiment prémonitoire ! Et pourtant il n’y a pas eu de suite à ce travail. Finalement seules quelques branches (nucléaire, hôpitaux, téléphonie et réseaux, banques…) se révèlent bien organisées et surtout bien entraînées. Espérons que nous tirerons collectivement les enseignements de cette crise pandémique de 2020 !
Cette crise crée des barrières dans la population : il y a une partie en sur-activité, puis ceux qui travaillent en arrière-plan, par exemple pour faire des masques, d'autres encore qui relèvent d’activités interdites et enfin les salariés en télétravail. Il faut créer les conditions pour que chacun de ces cas ne sortent pas affaiblis, psychologiquement et physiquement, par la crise. Par exemple, le télétravail peut être une source de déconsidération s’il n’est pas organisé. Or, il n’est pas rare d’observer une absence d’instruction, un bricolage organisationnel qui conduisent à un sentiment d’être sur la touche pour certaines équipes. Les managers sont également très sollicités car ils doivent organiser l’opérationnel et gérer le respect des mesures de sécurité, c’est-à-dire organiser la logistique induite par les nombreuses consignes sanitaires.

Dans ce contexte, on place beaucoup les travailleurs comme des "réceptacles à consignes". C’est bien de penser à leur protection mais ils ont aussi leur mot (et leurs maux) à dire sur leurs situations de travail. Il y a un fort besoin d’écoute. Cela devrait être du ressort du management que de l’organiser et de le faire vivre.
Quel que soit le métier exercé, il faut avant tout veiller au respect des gestes barrières et de la distanciation. C’est une évidence. Il faut ensuite procéder à l’évaluation des risques induits par l’exercice de nouvelles activités. Je prendrais trois exemples :
  • Des agents administratifs sont volontaires pour distribuer les repas. Si le confinement devait durer, les gestes répétitifs et le port de charges effectués peuvent entraîner des troubles musculo-squelettiques ou des risques de chute.
  • Des agents aux espaces verts peuvent être amenés à renforcer les équipes des restaurants scolaires maintenus ouverts pour les enfants des personnels mobilisés. Les cantiniers connaissent les règles d’hygiène, mais ces agents en renfort auront-ils les mêmes réflexes sans sensibilisation aux risques inhérents à ce métier ?
  • Enfin, si un atelier occupe habituellement 10 agents. Comment on organise l’activité si seulement 2 personnes sont disponibles ? Quelle activité est considérée comme indispensable ?
Tout cela se prépare, se discute notamment avec les instances représentatives du personnel. Même à distance, le dialogue social reste un élément de réussite essentiel dans la gestion de crise. Du respect de ces recommandations dépendra la préparation à la sortie du confinement et à la reprise d’activité.


Picto outilsLa boîte à outils

> L’UNCCAS propose sur son site le Guide d’urgence de l’élu municipal confiné, un recueil de conseils méthodologiques et des échanges d’expériences vécues depuis la première semaine de confinement

> Sociétaires SMACL Assurances, accédez à la BOX QVT et retrouvez tous les outils et la documentation proposés par les experts en analytique RH de notre partenaire Havasu
 
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